Programme de conférence et d'ateliers avec RAJAGOPAL P.V., EKTA PARISHAD
Du 20 au 22 mai 2015 -  Bruxelles & Louvain-la-Neuve
 

Jeudi 21 mai  à 19h30

                                                      CONFERENCE

NON-VIOLENTS AU SUD, TRANSITIONNEURS AU NORD
Innovations sociales en vue de sociétés plus justes et plus résilientes

Interventions  et débat : Olivier De Schutter et Rajagopal P.V.
Animation du débat : Philippe Lamberts (parlement européen)
 
L’objectif de cette conférence est de « contraster/mettre en parallèle  les stratégies non-violentes d’Ekta Parishad en Inde, d’une part et les stratégies de transition des pays riches d’autre part avec, comme objectif partagé, de favoriser l’émergence de sociétés plus justes et résilientes. A la lumière de certaines notions communes (sobriété, respect, culture de la paix) qui méritent clarification, le concept des innovations sociales comme un moyen plausible de transformation sociétale sera proposé et débattu. Elle se veut un  appel pour se positionner dans une logique de mutation et non plus dans une logique de crises. Elle se réfère à des points-clés tels que
- la relation  entre l’action  sociale directe, sous des formes de protestation ou de marches, et le processus politique démocratique ( votes)
- la relation entre pauvreté et inégalités d’une part, l’accès aux ressources naturelles d’autre part,
 - le rôle de la désobéissance civile comme porteur de transformation sociale, en opposition ( si il y en a une ) avec les procédures juridiques de défense des droits (justice sociale)

Lieu : Bruxelles, « La Tricoterie », Rue Théodore Verhaegen 158, 1060 Ville de Bruxelles
Traduction Anglais-Français
Organisée par : Etopia - Initiative: Ekta Europe, Etopia, Attac, …
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                                                         ATELIERS

Mercredi 20 mai 
 
13h30 : Atelier-rencontre « Women empowerment » - Bruxelles

Nous sommes tous engagés en faveur de l’épanouissement de cultures qui donneraient toute leur place et toute sécurité aux filles, qui donneraient pleinement voix aux femmes dans les espaces publics et opportunités de contribution à l’épanouissement société conviviale et écologique. Nous sommes tou-te-s impliqués dans l’émergence d'une civilisation du « prendre soin », du vivre dans les limites, du nourrir le lien profond à la nature et aux 7 générations à venir. En regard de l’objectif mondialisé du renforcement de l’autonomie des femmes – défi toujours d’actualité dans les pays occidentaux -,  en s’inspirant de l’expérience en Inde du mouvement Ekta Parishad, cet atelier se veut un moment d’échange et de réflexion sur les actions de formation des responsables et des activistes, sur les stratégies des mouvements de soutien aux femmes et par les femmes, dans le monde et en particulier en Belgique.
Invitant  : Monde selon les femmes

Contact : Carla Sandoval Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Lieu : Dans les locaux de VIE FEMININE au Bd de l'abattoir, 27/28, 1000 Bruxelles.
Horaire : 13h30 accueil et présentations ;  séminaire-atelier  14h00- 16h00
Défi : préparation de séminaires « women empowerment » et visites-rencontres de femmes-leaders en Inde, 2016  (cfr Annexe 1)
 

Mercredi 20 mai
 
7h30 : Rencontre  - débat  « L’économie non violente » - LLN
 
L’objectif de cette rencontre, qui devrait être ‘transdisciplinaire’, est d’explorer ce que pourrait être une réponse ‘systémique’ à l’aspiration souvent exprimée vers une ‘nouvelle’ économie s’inspirant des concepts de « l’économie douce / du bonheur » (Bhoutan) et de « l’économie non-violente » (Ekta Parishad), des propositions telles que le « revenu inconditionnel d’existence », les dynamiques de type « bio-région » et « permaculture / agroécologie». Elle se veut aussi l’occasion d’une réflexion sur l'économie des pauvres et l'économie écologique et solidaire, en se confrontant aux logiques relevant de la « croissance durable », à un  ensemble de mécanismes de violences structurelles, dont la spéculation (chrématistique).
Enjeux : Partage de l’accès des ressources du vivant, gestion de la soutenabilité, biens communs, conflits écolo-re-distributifs (appropriation de ressources non-renouvelables ou non extensibles, génération de déchets, appropriation du pouvoir financier…).  
 
Invitant : Maison du développement durable
Lieu : LLN Maison du Développement Durable;
Défi :  groupe Inde 2018 (cfr Annexe 1), émergence d’un réseau universitaire & associatif
Horaire : 17h30 accueil et présentation ; 18h début du séminaire ; 19h30 FIN.

 
Jeudi  21 mai
 
10h00  - Rencontre-débat « Non-violence et mouvements sociaux » - BXL

S’inspirant de la méthodologie participative, de l’esprit de non-violence de Gandhi, et de l’expérience tangible en Inde du mouvement social Ekta Parishad, cet atelier se veut un moment d’échange et de réflexion sur les fondements et les défis des luttes sociales, sur les stratégies de formation des responsables et des activists,  sur les stratégies d’action des mouvements sociaux dans le monde. Ainsi, en Amérique latine et en Afrique, Rajagopal est régulièrement invité à rencontrer des activistes de la défense des paysans qui font face aux logiques violentes  d’accaparement des terres,  à visiter leurs expériences d’agroécologie, et à partager avec eux  les fondements de l’action non-violente déployée en Inde. En Europe, nos actions de résistance  nous confrontent à l’agenda des multinationales  ( OGM, nucléaire, spéculation financière, accaparement des ressources du vivant –eau, semences, terres - …) et à l’agenda du «  développement économique » promu par les grandes institutions ( …). Ce séminaire se veut être une occasion de renforcer voire de créer, au travers des échanges d’expériences et de projets, des liens entre associations ou mouvements pour penser et agir PAR ET POUR LA NON VIOLENCE.
Contenus : Marcel , Jérome : les défis en Belgique de la résistance en non violence.  Rajagopal : la méthodologie participative du mouvement social Ekta Parishad , la non-violence et formation des activistes / des jeunes, reflets des défis en Asie, Amérique latine, Afrique. Réactions et propositions – (medias,  web, formations, …)
Défi : Implication dans l’action mondiale  « marcher pour la justice  2020 »  + autres échéances en Belgique
Horaire : 10h00 accueil et présentation ; 10h30 début du séminaire ; 12h30 FIN.
Lieu : La Maison de la Paix, rue Van Elewijck, 35, 1050 Bruxelles à Bruxelles 
Invitant : Agir pour la paix
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Jeudi  21 mai

14h:30: « Invitation mondiale à  l’agenda international proposé par Ekta Parishad» - Bruxelles

Comme mouvement social qui défend les sans-terre, Ekta Parishad a développé tout un programme (voir annexe) qui fait suite à l’action menée déjà depuis 25 ans : formation de jeunes militant(e)s, intense plaidoyer auprès des autorités politiques (nationales et régionales) soutenu par plusieurs grandes marches de mobilisation, développement communautaire, etc. Le mouvement réclame un autre modèle de développement pour une partie importante de la population qui est exclue du “miracle économique indien” : dalits (intouchables), communautés tribales (adivasis), nomades et artisans pêcheurs qui représentent ensemble en effet 40% d’une population d’un milliard 200 millions. Le mouvement défend pour eux “l’accès à la terre, à l’eau, aux forêts et aux moyens de subsistance » afin qu’ils puissent vivre dignement. Ekta Parishad qui est actif dans 14 états de l’Inde, fonde son action sur des méthodes de “non-violence active”. Depuis plusieurs années, le mouvement veut globaliser son action car il constate que ses luttes dépassent largement le cadre de l’Inde : accaparement des terres et des ressources naturelles, souveraineté alimentaire, justice sociale, etc. concernent en effet nombre de population dans le monde.
Ekta Parishad propose un agenda pour le monde « Back to the villages », «  Women empowerment ( 2016) », « Non violent economy (2018), « 1 million marching for justice » (2020).  Dans la mesure où de nombreuses ONG belges et européennes se mobilisent sur les mêmes enjeux, quels sont les collaborations possibles ? Comment renforcer notre action sur le plan international ? Comment les ONG belges & europénnes peuvent-elles soutenir l’agenda international d’Ekta Parishad, et inversement ? C’est ce dont on pourra débattre ensemble.
Organisé par : Ekta Belgique
Contact :  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Place: Maison de la paix rue Van Elewijck, 35, 1050 Bruxelles
presentations 14 :00, workshop debates : 14 :30-16 :30

Vendredi 22 mai

Depuis trop longtemps, nous avons tendance à opposer l’agenda de la transition écologique à celui du droit au développement et de la justice sociale. Or ceci constitue une triple erreur. 
D’abord, le défi du développement durable est précisément d’identifier les modalités à travers lesquelles les pôles économique, social et environnemental du développement peuvent être envisagés ensemble, par des processus de développement qui reconnaissent les exigences de la réduction de la pauvreté en même temps que l’impératif de respecter les limites écologiques. Afin de réconcilier ces impératifs, la réduction des inégalités ainsi que de la consommation dans les pays riches doit être placée au centre de la redéfinition de nos trajectoires de développement. 
Ensuite, les pays du sud, et au sein de ceux-ci, les groupes les plus pauvres de la population, seront les principales victimes du processus de destruction des écosystèmes et de l’accélération des bouleversements climatiques en cours. Des alliances peuvent dès lors être envisagées entre les intérêts de ces groupes et les efforts des mouvements qui, au Nord, demandent que l’on aille vers une production et une consommation plus durables. Alors que, dans les négociations commerciales internationales comme dans les négociations sur le changement climatique, ce sont des pays qui s’opposent, la société civile transnationale s’organise afin de faire valoir des préoccupations qui ne se réduisent pas aux intérêts que défendent les gouvernements.
Enfin, les mouvements sociaux, au Nord comme au Sud, sont porteurs d’innovations sociales — qui comprennent des nouvelles manières de produire et de consommer, mais aussi des nouvelles pratiques démocratiques — qui sont autant d’expériences à partir desquelles réfléchir la transformation écologique et sociale. Une redéfinition des rapports entre le local et le global s’instaure: le global doit créer le cadre favorisant l’épanouissement et la diffusion de ces innovations locales, à travers lesquelles se manifeste l’inventivité des citoyens ordinaires. 
Ce séminaire sera l’occasion d’explorer ces convergences, la possibilité de ces alliances, et les modalités à travers lesquelles l’on peut réimaginer des possibles à partir des expériences conduites par les mouvements sociaux.
Prof. Olivier De Schutter
Former UN Special Rapporteur on the right to food (2008-2014)
Member of the UN Committee on Economic, Social and Cultural Rights (2015-2018)
Centre for Philosophy of Law (CPDR) - Institute for Interdisciplinary Research in Legal Sciences (JUR-I), University of Louvain (UCL) tel.
 
Place: Louvain-la-Neuve
Schedule

. 11am to 11:45: Introduction followed by exchanges.
. 13h-14h  meeting lunch
Introduction and co-chairman: Rajagopal P.V. and Olivier De Schutter
Contact: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - +32-475- 96 78 01
 

 Annexe  _ Ekta Parishad agenda 2014-2020
 
Ekta Parishad est un mouvement social indien qui interpelle et conscientise,  combat et se mobilise pour résister au modèle de développement dominant basé sur une mondialisation (technique, économique et financière) dont les effets néfastes sont ressentis dans tous les coins et recoins du monde surtout par les plus ‘petits’. Tous les jours, des agriculteurs perdent leurs terres au profit de l'industrialisation et du développement des infrastructures, les sources d'eau se tarissent ou sont polluées... Nombreux sont chassés vers les bidonvilles, de la pauvreté vers la misère.
 
Ekta Parishad fonde son travail sur une déclaration du Mahatma Gandhi, où il dit    "Les plus pauvres et les plus faibles devraient être au centre de toutes vos activités" (talisman de gandhi : interroge  toi sur les conséquences de chacun de tes actes sur le plus petit, le plus démuni)    et s’inspire de sa grande philosophie de Sarvodaya qui vise à construire un ordre socio-politico-économique à partir de la base et en commençant par le plus petit. (œuvrer au bien-être commun en commençant par le bien-être du plus petit).
 
2014 : “Back to villages” ou ‘relocaliser pour résister à la mondialisation’
Dans cette approche, Ekta Parishad a adopté une stratégie de "retour dans les villages" dont les objectifs sont, d’une part, de résister à l'assaut des forces mondiales à travers la lutte et le dialogue, et d'autre part, de se positionner dans un processus de coordination et de renforcement de la relocalisation et  autonomisation ... (Village swaraj) pour créer une force économique du village, de la communauté qui permettra aux gens de rester dans leurs villages afin de protéger leur propre liberté sociale, culturelle, économique et politique..
L'analyse et la critique des processus mondiaux auront aussi leur place dans ce travail par la création de partenariats aussi nombreux que possible avec des organisations et des personnes qui s'intéressent à ce processus.
                                                                    
2016 : “Women empowerment” ou ‘comment renforcer l’autonomie, le pouvoir ou la force des femmes’ ?
Pour Ekta Parishad le développement des villages et la valorisation des plus ‘petits’, tels que développés dans le programme « back to villages »,  passent  par une plus grande autonomie des femmes dans la vie  familiale et dans les communautés locales  (accès aux responsabilités juridiques, politiques, éducatrices…),
- par la reconnaissance et la valorisation des ‘communautés de femmes’ (en facilitant l’accès aux microcrédits, à l’eau, aux ressources forestières, aux banques de semences …)  et de leurs rôles dans la gestion de la santé, dans l’éducation, la protection des filles…,
-par un vrai développement d’une culture féminine dans les créations artistiques, les modes d’expression, la communication,
-par la reconnaissance d’une authentique vision féminine… 
 
2018: A « nonviolent economy» ou plaidoyer pour une économie non violente.
Au-delà de toutes ses actions en faveur des ‘plus petits’ de l’Inde, l’engagement de Rajagopal s’inscrit aussi dans une démarche mondiale qu’il a initiée en vue certes de promouvoir une solidarité vis-à-vis des plus faibles, en particulier les ‘sans-terre’, mais aussi, et plus largement, en vue d’agir pour le bien-être de tous. Cette démarche il l’a voulue  fondamentalement non violente, positionnée dans une intention d’équité entre les êtres humains et dans  le respect des droits à la vie pour chacun. 
 Cette proposition qu’il adresse au monde s’inspire de la pensée de Gandhi et repose sur 3 piliers :
La simplicité comme règle de vie ; 
Une gouvernance ancrée dans la responsabilité de chacun, là où il vit, soutenant  le village « swadji » c’est-à-dire l’autonomie de la communauté au quotidien ;
La non-violence comme fondement culturel, comme état d’être au monde ; non-violence  vis à vis de soi même et dans sa relation aux autres et à la nature.
Ekta Parishad a programmé pour 2018 l’organisation, en Inde, d’un grand séminaire international sur le thème de l’économie non-violente que les rencontres de Rajagopal à travers le monde se fixent pour objectif de préparer.
 
2020: “One million marching for justice in the world”
Comme couronnement de toutes ces activités initiées par Ekta Parishad et portées à travers le monde par Rajagopal, une immense marche rassemblant simultanément, partout dans le monde, 1 million de personnes s’engageant pour la justice. En Inde, déjà ils se préparent. En outre 1 groupe d'une trentaine de personnes marchera une année et demi, franchissant nombre de pays pour joindre  Delhi à  Genève et porter, au siège de l’ONU, ces revendications de justice et de paix dans la non-violence.