Patrick Viret

Jeudi 17 septembre, à 20h, à LLN
Studio 11, Place Agora

Et si nous cultivions la joie de vivre ? « Options pour une culture de transition ».
Une conférence de Patrick Viveret
(philosophe, essayiste, économiste et altermondialiste)
Entrée gratuite.
 
Reconsidérer la notion de richesse, réapprendre à devenir vieux, redécouvrir la sagesse et le sens, Patrick Viveret invite à penser le monde dans sa complexité, l’homme dans sa profondeur et la société comme un véritable lieu de rencontre.

Options pour une culture de transition.
« Culture du changement, culture de l’utopie » (la culture au service du changement: penser, se relier et représenter  autrement ).       
« Fondements culturels d’une Ville en transition » (Comment la Ville Olln et sa conurbation peuvent entrer dans un logique de transition)

« L’université, acteur culturel de la transition"  (mécanismes et fondements éthiques de la Transdisciplinarité)

 

Revivifier notre culture, notre manière de représenter notre devenir et nos aspirations, les champs du possible et du souhaitable. S’écouter, réfléchir pour demain et pour nos enfants, se positionner & interagir, définir ensemble un agenda d’expériences pilotes.

Nouvelles étapes sur les chemins de la transition
Ville de transition: les nouvelles formes d’habiter. Penser à nouveau notre ville, réfléchir et débattre avec les communes et villages voisins. Se projeter pour une Ville post carbon,  cyclable et piétonn, végétale et solaire, où l’espace public nous accueille, nous connectant entre nous et au monde, éco-construite, éco-densifiée et peut-être élargie, riche de ses multiples cultures.

-Se nourrir demain. Favoriser  l’émergence de ceintures alimentaires pour se nourrir au XXI°siècle, soutenir l’artisanat agro-alimentaire porteurs d’emplois localement, la distribution en circuits-courts et les épiceries solidaires. Déployer le maraichage urbain, l’agriculture péri urbaine soutenable, prendre soin de  la santé des humains et de la terre/ de l’eau. 

 

Quelques infos sur Patrick Viveret
 

Patrick Viveret

 
 
Patrick Viveret en 2013.

Patrick Viveret, né le 16 mars 1948 (67 ans), est un philosophe1 et essayiste altermondialiste, ancien conseiller référendaire à la Cour des Comptes,.

Sommaire

Biographie

Patrick Viveret est titulaire d'une licence et du Capes de philosophie et d'un doctorat de l'Institut d'études politiques de Paris. Animateur de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne) dans le cadre du mouvement du christianisme social des années 1960, il rejoindra le PSU après 1968, puis le Parti socialiste et sera le rédacteur en chef des revues Faire puis Intervention qui s'inscrivent dans la tradition d'un socialisme démocratique et autogestionnaire.

Chargé par Michel Rocard d'une mission sur l'évaluation des politiques publiques en France il est nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes en 1990. Il fut également rédacteur en chef de la revue Transversales Science Culture entre 1992 et 1996 puis directeur du Centre international Pierre Mendès France (CIPMF).

 
Patrick Viveret en 2008.

Actif dans les mouvements altermondialistes, il a participé en 2001 à Porto Alegre au premier Forum social mondial et collabore régulièrement au journal Le Monde diplomatique. Il est actuellement chroniqueur pour la revueTerritoires.

Parallèlement à ces activités, Patrick Viveret est chargé par Guy Hascoët (secrétaire d'État à l'Économie solidaire du gouvernement Jospin), de diriger la mission Nouveaux facteurs de richesse (2001-2004), qui rendra un rapport. Un livre destiné à un plus grand public en est extrait : Reconsidérer la richesse2, inspiré notamment du livre de Dominique MédaQu'est-ce que la richesse ?. Dans le livre Pourquoi ça ne va pas plus mal ?, Patrick Viveret établit la distinction entre « coopérateurs ludiques » et « guerriers puritains »3.

Il est aussi à l'origine de la Monnaie complémentaire Sol, dont trois expérimentations (au Nord-Pas-de-Calais, en Île-de-France et en Bretagne) ont été mises à jour en mars 2006. Il est depuis 2014, président du Mouvement Solsuccédant Claude Alphandery, Président d'Honneur.

Cofondateur des rencontres internationales « Dialogues en Humanité »4, Patrick Viveret est également animateur de l'association L'observatoire de la décision publique.

Ses domaines d'intérêt sont la philosophie politique, l'économie, la comptabilité, les mouvements associatifs et des alternatives au développement non durable, telles qu'une « sobriété heureuse » démocratiquement débattue et choisie ou des « politiques publiques de mieux-être ».

En septembre 2008, il participe au forum de Grenoble, « Un nouveau monde ! Mondialisation, Environnement, Europe »5. Il y évoque en particulier un thème récurrent chez lui6 : de nouvelles formes de rapport au pouvoir7.

En octobre 2010, il prononce la conférence d'ouverture8 du salon horizon vert de Villeneuve-sur-Lot sur le thème « Capitalisme vert ou sobriété heureuse »9.

En décembre 2011, il participe à la journée Action collective et développement durable : comment favoriser l'implication citoyenne et la coopération entre acteurs pour la réalisation d'objectifs partagés ?10 à Dijon.

En 2012, il participe à la fondation du Collectif Roosevelt 201211 (qui propose une analyse originale des causes de la crise du système et des réformes économiques, sociales et écologiques) avec Stéphane HesselEdgar MorinCurtis Roosevelt (petit fils du président Franklin D. Roosevelt), Michel RocardPierre Larrouturou.

Ouvrages

  • Attention Illich, éditions du Cerf, 1976
  • Pour une nouvelle culture politique (en collaboration avec Pierre Rosanvallon), Seuil, 1978
  • Évaluer les politiques et les actions publiques, la Documentation Française, 1990
  • Démocratie, passions, frontières, éditions Charles Léopold Mayer, 1995
  • Reconsidérer la Richesse (éditions de l'Aube)12, réalisé en janvier 2002 à la demande de Guy Hascoët, secrétaire d’État à l’économie solidaire ; poche 2010 (ISBN 978-2-8159-0065-2)
  • Pourquoi ça ne va pas plus mal ?, Éditions Fayard, 2005
  • Pour un nouvel imaginaire politique, ouvrage collectif (Edgar Morin, Christian Losson, Mireille Delmas-Marty, Patrick Viveret), Éditions Fayard, 2006
  • PIB, la richesse est ailleurs, Patrick Viveret rédacteur en chef du numéro 74 de la revue Interdépendances13, juillet 2009
  • De la convivialité. Dialogues sur la société conviviale à venir, ouvrage collectif (Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret), éditions La Découverte, janvier 2011 (ISBN 978-2-7071-6714-9)
  • La Cause Humaine, du bon usage de la fin d'un monde, éditions Les Liens qui Libèrent, mai 2012

Bibliographie

  • Laurence Roland, Patrick Viveret, l'optimisme volontaire, in Financité Magazine, décembre 2007, p. 16

Filmographie

  • « La sobriété heureuse »14, conférence de 95 min de Patrick Viveret, pour l'Université de tous les savoirs ; 5 juin 2009 (dans le cycle : Développement durable, la croissance verte : comment ?) [vidéo]

Notes et références

  1.  ( fr ) « produit intérieur doux » [archive], Politis,‎ 13 mars 2008 (consulté en 28 juillet 2008) : « Le Collectif richesses s’était mobilisé autour du rapport Reconsidérer la richesse, rédigé en 2002 par Patrick Viveret, philosophe et conseiller à la Cour des comptes. »
  2.  Rapport « Reconsidérer la richesse » [archive] [PDF]
  3.  Conférence-débat de Patrick Viveret [archive] au Festival du Vent de Calvi en novembre 2007, détaillant notamment la distinction entre « coopérateurs ludiques » et « guerriers puritains ».
  4.  Dialogues en Humanité, Groupe de travail sur la question humaine. [archive]
  5.  Débat [archive] entre Patrick Viveret et Enki Bilal sur le thème « Mondialisation : vers un repli identitaire ? »
  6.  « Le Grenelle de l’environnement » [archive] dans Terre à terre, émission de la radio France Culture.
  7.  « Communication & Pouvoir » [archive] de Marshall Rosenberg, préface de Patrick Viveret et Isabelle Desplats.
  8.  Programme de la conférence « Capitalisme vert ou sobriété heureuse » [archive]
  9.  « Capitalisme vert ou sobriété heureuse » [archive] - 4 min, extrait de la vidéo de deux heures de la conférence [vidéo] .
  10.  [http://www.alterre-bourgogne.fr/dossiers-thematiques/action-collective-et-developpement-durable.html [archive] Détail de la journée Action collective et développement durable.
  11.  Collectif Roosevelt, site officiel. [archive]
  12.  Cf. un compte rendu de lecture [archive] in Revue Développement durable et territoires
  13.  Site de la revue [archive].
  14.  Voir sur canal-u.tv. [archive]

Voir aussi

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source 'Libération' (interview de P Viveret)

Le mot «transition» est en effet moins fort que d’autres, c’est un concept intermédiaire. Le terme le plus en accord avec l’ampleur des transformations actuelles est celui de «métamorphose» utilisé par Edgar Morin. Il sous-tend une mutation radicale qu’il faut absolument intégrer dans le processus de transition. L’important est d’être cohérent dans les mots qu’on emploie. Par exemple, le mot le plus court pour caractériser ce qu’on vit actuellement est bien évidemment celui de «crise». Mais il masque deux réalités fondamentales : l’ampleur de la mutation à l’œuvre d’une part, et la grande extorsion du transfert massif des revenus du travail vers ceux du capital de l’autre. Alors qu’on aurait besoin d’investissements massifs dans l’écologie, on ne trouve plus les fonds nécessaires, car cette grande extorsion appauvrit de façon artificielle les pouvoirs publics. Tant qu’on n’aura pas résolu le cancer de la financiarisation, les transitions écologiques et sociales auront du mal à s’opérer. Pour revenir au projet de loi, s’il intègre des propositions intéressantes - comme l’économie circulaire - il manque clairement d’ambition. Les réformes sont donc souvent insuffisantes, mais les changements révolutionnaires se contentent d’inverser le pouvoir des dominants sans s’attaquer aux racines de la domination. Ils se révèlent très souvent inefficaces pour engager une véritable métamorphose.

 

L’enjeu est de mettre en place une transition sociétale et pas simplement énergétique ou même écologique, même si cela reste déterminant, notamment dans le cadre du sommet de Paris sur le climat [à l’automne 2015, ndlr]. Aujourd’hui la fracture est tant écologique que sociale et économique, ce qui provoque un profond mal-être. On doit donc s’attaquer prioritairement à la question humaine pour que la transition s’opère plus généralement vers une «société du bien-vivre». On assiste actuellement à une métamorphose historique, et l’aspect comportemental doit évidemment être associé à l’aspect structurel. Pour reprendre la conclusion du forum social de Porto Alegre, les transformations personnelles et les transformations sociétales doivent aller de pair. Cela nécessite une approche réellement positive, qui insiste sur la possibilité de faire autrement. On ne pourra jamais avancer sur le climat en utilisant uniquement la logique de la peur. Pour changer de type de société, les responsables politiques doivent avant tout utiliser les forces citoyennes.
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