« L’université, acteur culturel de la transition" (mécanismes et fondements éthiques de la Transdisciplinarité)
Revivifier notre culture, notre manière de représenter notre devenir et nos aspirations, les champs du possible et du souhaitable. S’écouter, réfléchir pour demain et pour nos enfants, se positionner & interagir, définir ensemble un agenda d’expériences pilotes.
Nouvelles étapes sur les chemins de la transition
- Ville de transition: les nouvelles formes d’habiter. Penser à nouveau notre ville, réfléchir et débattre avec les communes et villages voisins. Se projeter pour une Ville post carbon, cyclable et piétonn, végétale et solaire, où l’espace public nous accueille, nous connectant entre nous et au monde, éco-construite, éco-densifiée et peut-être élargie, riche de ses multiples cultures.
-Se nourrir demain. Favoriser l’émergence de ceintures alimentaires pour se nourrir au XXI°siècle, soutenir l’artisanat agro-alimentaire porteurs d’emplois localement, la distribution en circuits-courts et les épiceries solidaires. Déployer le maraichage urbain, l’agriculture péri urbaine soutenable, prendre soin de la santé des humains et de la terre/ de l’eau.
Patrick Viveret, né le 16 mars 1948 , est un philosophe1 et essayiste altermondialiste, ancien conseiller référendaire à la Cour des Comptes,.
Patrick Viveret est titulaire d'une licence et du Capes de philosophie et d'un doctorat de l'Institut d'études politiques de Paris. Animateur de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne) dans le cadre du mouvement du christianisme social des années 1960, il rejoindra le PSU après 1968, puis le Parti socialiste et sera le rédacteur en chef des revues Faire puis Intervention qui s'inscrivent dans la tradition d'un socialisme démocratique et autogestionnaire.
Chargé par Michel Rocard d'une mission sur l'évaluation des politiques publiques en France il est nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes en 1990. Il fut également rédacteur en chef de la revue Transversales Science Culture entre 1992 et 1996 puis directeur du Centre international Pierre Mendès France (CIPMF).
Actif dans les mouvements altermondialistes, il a participé en 2001 à Porto Alegre au premier Forum social mondial et collabore régulièrement au journal Le Monde diplomatique. Il est actuellement chroniqueur pour la revueTerritoires.
Parallèlement à ces activités, Patrick Viveret est chargé par Guy Hascoët (secrétaire d'État à l'Économie solidaire du gouvernement Jospin), de diriger la mission Nouveaux facteurs de richesse (2001-2004), qui rendra un rapport. Un livre destiné à un plus grand public en est extrait : Reconsidérer la richesse2, inspiré notamment du livre de Dominique Méda, Qu'est-ce que la richesse ?. Dans le livre Pourquoi ça ne va pas plus mal ?, Patrick Viveret établit la distinction entre « coopérateurs ludiques » et « guerriers puritains »3.
Il est aussi à l'origine de la Monnaie complémentaire Sol, dont trois expérimentations (au Nord-Pas-de-Calais, en Île-de-France et en Bretagne) ont été mises à jour en mars 2006. Il est depuis 2014, président du Mouvement Solsuccédant Claude Alphandery, Président d'Honneur.
Cofondateur des rencontres internationales « Dialogues en Humanité »4, Patrick Viveret est également animateur de l'association L'observatoire de la décision publique.
Ses domaines d'intérêt sont la philosophie politique, l'économie, la comptabilité, les mouvements associatifs et des alternatives au développement non durable, telles qu'une « sobriété heureuse » démocratiquement débattue et choisie ou des « politiques publiques de mieux-être ».
En septembre 2008, il participe au forum de Grenoble, « Un nouveau monde ! Mondialisation, Environnement, Europe »5. Il y évoque en particulier un thème récurrent chez lui6 : de nouvelles formes de rapport au pouvoir7.
En octobre 2010, il prononce la conférence d'ouverture8 du salon horizon vert de Villeneuve-sur-Lot sur le thème « Capitalisme vert ou sobriété heureuse »9.
En décembre 2011, il participe à la journée Action collective et développement durable : comment favoriser l'implication citoyenne et la coopération entre acteurs pour la réalisation d'objectifs partagés ?10 à Dijon.
En 2012, il participe à la fondation du Collectif Roosevelt 201211 (qui propose une analyse originale des causes de la crise du système et des réformes économiques, sociales et écologiques) avec Stéphane Hessel, Edgar Morin, Curtis Roosevelt (petit fils du président Franklin D. Roosevelt), Michel Rocard, Pierre Larrouturou.
Le mot «transition» est en effet moins fort que d’autres, c’est un concept intermédiaire. Le terme le plus en accord avec l’ampleur des transformations actuelles est celui de «métamorphose» utilisé par Edgar Morin. Il sous-tend une mutation radicale qu’il faut absolument intégrer dans le processus de transition. L’important est d’être cohérent dans les mots qu’on emploie. Par exemple, le mot le plus court pour caractériser ce qu’on vit actuellement est bien évidemment celui de «crise». Mais il masque deux réalités fondamentales : l’ampleur de la mutation à l’œuvre d’une part, et la grande extorsion du transfert massif des revenus du travail vers ceux du capital de l’autre. Alors qu’on aurait besoin d’investissements massifs dans l’écologie, on ne trouve plus les fonds nécessaires, car cette grande extorsion appauvrit de façon artificielle les pouvoirs publics. Tant qu’on n’aura pas résolu le cancer de la financiarisation, les transitions écologiques et sociales auront du mal à s’opérer. Pour revenir au projet de loi, s’il intègre des propositions intéressantes - comme l’économie circulaire - il manque clairement d’ambition. Les réformes sont donc souvent insuffisantes, mais les changements révolutionnaires se contentent d’inverser le pouvoir des dominants sans s’attaquer aux racines de la domination. Ils se révèlent très souvent inefficaces pour engager une véritable métamorphose.
L’enjeu est de mettre en place une transition sociétale et pas simplement énergétique ou même écologique, même si cela reste déterminant, notamment dans le cadre du sommet de Paris sur le climat [à l’automne 2015, ndlr]. Aujourd’hui la fracture est tant écologique que sociale et économique, ce qui provoque un profond mal-être. On doit donc s’attaquer prioritairement à la question humaine pour que la transition s’opère plus généralement vers une «société du bien-vivre». On assiste actuellement à une métamorphose historique, et l’aspect comportemental doit évidemment être associé à l’aspect structurel. Pour reprendre la conclusion du forum social de Porto Alegre, les transformations personnelles et les transformations sociétales doivent aller de pair. Cela nécessite une approche réellement positive, qui insiste sur la possibilité de faire autrement. On ne pourra jamais avancer sur le climat en utilisant uniquement la logique de la peur. Pour changer de type de société, les responsables politiques doivent avant tout utiliser les forces citoyennes.
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