7.2 Djihad versus Mc World

7.2.    « Djihad versus Mc World », Benjamin Barber Hachette, Littérature, 2001

« (...) Le second est ce remarquable essai de Benjamin Barber, qui réfute au passage les idées de Fukuyama, mais va bien au-delà. Les oppositions idéologiques qui ont marqué la guerre froide, dit Barber, n'ont fait que masquer pendant quelques décennies un clivage beaucoup plus profond, et qui réapparaît aujourd'hui avec violence, entre universalisme et particularisme.(...) Tout en se combattant, McWorld et Djihad se renforcent mutuellement : les intégristes de tout bord ont beau jeu de dénoncer le matérialisme ou la dépravation colportés par McWorld, tandis que ce dernier justifie son influence envahissante comme une forme de lutte contre l'obscurantisme et le repli sur soi. A tort, car la puissance de McWorld n'est au service d'aucune valeur autre que la recherche du profit :contrairement aux illusions qui ont suivi la fin de la guerre froide, dit Barber, la conversion de beaucoup de pays à l'économie de marché n'est nullement un gage de progrès vers la démocratie. Dans cette lutte, c'est la démocratie, justement, qui est prise en étau d'autant plus dangereusement que les États-nations ont tendance à se déliter, et que, dans la plupart des pays développés, la politique n'est plus un objet de respect. Existe-t-il une issue pour échapper au choix, évoqué par Régis Debray, entre « l'ayatollah local et Coca-Cola » ? (...) »