Un mouvement qui tente de dévier le cercle vicieux du mal-être de plus petits
Objet, mission, stratégie et méthodologie du mouvement
Pourquoi ce mouvement ?
Dans un contexte de globalisation, le contrôle des ressources naturelles a acquis une importance considérable. Les méga projets de “développement”, portés par les industries, le gouvernement et les multinationales, sont en conflit avec les réalités et les aspirations de ceux qui sont en train de tout perdre (maisons, moyens de subsistance, culture et vie).
Les politiques de tous les États tournent autours de la croissance économique. Et pourtant, l’accès à la sécurité alimentaire, à la possibilité de développer une autonomie alimentaire de base sont une des priorités majeures d’une dynamique de développement durable. La base de tout étant l’accès la terre (facteur indispensable de production), préoccupation qui devient de plus en plus dramatique dans le sud mais aussi un enjeu critique à moyen et long terme dans le nord.
En Inde les gouvernements successifs ont choisi la voix de la modernisation et de la libéralisation de l’économie, ils ont accueilli à bras ouverts des firmes transnationales, non seulement dans les secteurs de l’agrochimie mais également dans le secteur minier (des zones entières leur ont été offertes), des barrages hydroélectriques gigantesques ont été implantés, chassant les paysans de leurs terres, polluant les rivières de la région et détruisant des forêts
C’est dans un tel panorama que Rajagopal a initié le mouvement Ekta Parishad, son but premier étant d’aider les gens à comprendre qu’ils peuvent changer les choses s’ils se mobilisent et luttent pour leurs droits, s’unissent au nom d’une même cause : la construction du bien-être du dernier pour le bien-être de tous.
Dans le cadre de sa lutte, en octobre 2007, la marche Janadesh (= le verdict du peuple) a été organisée et a rassemblé 25.000 participants, venus des 4 coins de l’Inde, qui ont marché de Gwalior à Delhi (350 km), à travers plusieurs états et pendant 28 jours. Manifestation impressionnante par la détermination de ces hommes et de ces femmes pour revendiquer leurs droits, organisation impeccable qui fit l’admiration des 200 supporters étrangers d’Asie, d’Amérique et d’Europe.
La stratégie prise par les marcheurs de Janadesh a été la meilleur. Pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille pendant qu’ils marchent, les paysans se sont organisés sur trois ans pour économiser une roupie et une poignée de riz par jour.
Janadesh a eu comme résultat, l’annonce de l’établissement d’un « Comité Nationale pour la Reforme Agraire » par le gouvernement indien. Comité qui aura 50% de nouveaux membres issus des organisations sociales et de la société civile impliquées dans les mouvements de droit à la terre.
Pour poursuivre la lutte pour la justice, Une nouvelle marche Jansatyagraha est prévue pour octobre 2012.
Mais cette fois Ekta Parishad espère mobiliser 100.000 participants pour appuyer ses revendications. Plus important que le nombre et l’événement lui-même, ce sont surtout les 3 ans de préparation qui vont mobiliser des milliers de villageois ainsi que l’internationalisation du mouvement : des représentants d’Ekta Parishad rencontrent de nombreuses communautés paysannes dans tous les continents pour une mobilisation et un partenariat avec ceux qui partagent cette cause.
Vous voulez intervenir ? toute proposition est la bien venue pour soutenir les sans terre en Inde et pourquoi pas chez nous ???
Françoise Umugiraneza
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